Nadine Sauterel
Tranche d’âge: 36-45 ans
Lieu de résidence: Fribourg
Moyens de transport utilisés: principalement marche et transports en commun
«Ma vie est paisible. Quand je marche à côté d’une file de voitures, je suis heureuse d’échapper à ce mode de vie...»
Pourquoi et depuis quand vivez-vous sans voiture privée? Je n’ai jamais eu de voiture. Je préfère consacrer mon énergie à d’autres choses que chercher une place de parc, penser aux services, changer les pneus, etc. En outre c’est fort coûteux.
Quels sont les avantages de vivre sans voiture privée? Vivre plus paisiblement et plus lentement. Chaque déplacement invite à une réflexion sur le temps à y consacrer : alors qu’une famille partira faire du ski le matin et rentrera le soir, je ferai une excursion avec une nuitée, par exemple. Je vois et entends des choses que les automobilistes ne voient plus (oiseaux, nature, détails insolites). Ma mobilité est une invitation à la santé physique et mentale.
Comment ce choix se concrétise-t-il dans la vie de tous les jours? Les usagers et conducteurs des TP deviennent familiers. Quand je vais faire les courses, Je n’achète que ce que le cabas peut contenir, je me fais aussi livrer au besoin. Quand on habite en ville, paradoxalement, une voiture privée n’est pas nécessaire.
Vous arrive-t-il d’utiliser une voiture? J’ai mon permis mais je n’ai pas l’occasion de conduire. Si besoin, j’utiliserais des services comme Mobility. Sinon j’ai pratiqué le covoiturage lors de grèves nationales des transports (France). Il m’arrive d’être passagère en cas d’urgences, lorsque je vais rendre visite à des connaissances dans des lieux mal desservis.
Quels sont vos conseils pour aider les personnes à vivre sans voiture privée? Aucun. Chacun est responsable de ses choix. Je tiens juste à évoquer les conditions de vie qui se profilent pour nos enfants.
Quelles améliorations pourraient être faites pour faciliter et favoriser la vie sans voiture privée?
- Au-delà d’une prise de conscience massive, je souhaiterais que le covoiturage devienne une réalité quotidienne et fasse partie du plan de mobilité de l’état.
- Que les pistes cyclables soient réalisées aujourd’hui avec bon sens (comme à Nantes par exemple), que davantage de places soient dédiées aux vélos dans les trains et bus gratuitement ou à petit prix, que des abonnements combinés vélo, bus, park and ride, covoiturage, etc soient crées, réfléchir à la mobilité douce, sur le plan urbanistique avant de construire de nouveaux lotissements, etc.
- Et enfin, qu’une solidarité citoyenne et une véritable volonté politique émergent : infrastructure appropriée, éducation à la mobilité et bienveillance.